Le manioc, plante rustique, est la plante vivrière la plus importante de la zone tropicale humide. En 2004, la production mondiale est estimée à 202 millions de tonnes dont 55 % en Afrique.
La Côte d’Ivoire produit environ 1,7 million de tonnes, avec un rendement compris entre 5 et 8 tonnes par hectare. En 1989, la consommation annuelle par tête était estimée à 81 kilos en milieu urbain et à 155 kilos en milieu rural. Le manioc contribue à l’alimentation humaine et animale et est utilisé dans les industries (textile, papier, etc.). Il existe de nombeux produits dérivés du manioc : attiéké, gari, foutou, farine, amidon, granulés, pain, gâteau, bière, liqueur, tapioca, colle, etc.
Matériel végétal
Les variétés améliorées de manioc vulgarisées en Côte d’Ivoire sont :
IM84 , IM89, IM93, TMS4(2)1425, TMS30572.
1 Caractéristiques des principales variétés de manioc cultivées en Côte d’Ivoire
Caractéristiques Usage Taux de matière sèche élevé, sensible à la mosaï que, aux acariens et aux cochenilles, bon pour attiéké Taux de matière sèche élevé, sensibilité à l a mosaïque et
aux cochenilles, rendement faible,bonne cuisson et bon goût Rendement élevé,
récolte facile, goût doux, bon pour attiéké, bonne adaptati on aux sols, sensibili té à la mosaïque;
Taux de matière sèche élevé, sensibilité aux acariens, bonne cuisson, bon pour attiéké Ramification forte,
résistance à la mosaïque, sensibilité aux acariens, goût doux , mauvaise cuisson
Ramification forte, rendement élevé, résistance à la mosaïque,sensibilité aux acariens,
récolte facile, bon goût Ramification forte, rendement élevérésistance à la mosaïque,
sensibilité aux cochenilles et aux acariens. Ce cultivar a les pétioles rouges, la tige noirâtre (à 1 an), les tubercules à épiderme brun et à phelloderme rose.
2 IM84 et TMS4(2)1425 : récolter au plus tard 13 mois après plantation pour avoir une bonne cuisson.
3 4 Données obtenues 12 à 13 mois après plantation.
Les variétés mentionnées dans le tableau peuvent servir à d’autres utilisations.
courant attiéké foutou attiéké foutou attiéké
4 Mise en place Entretien Choix des boutures
Prélever des boutures de 20 à 30 cm de long (4 à 6
nœuds) sur des tiges saines âgées d’au moins 6 mois.
Éviter les parties fortement aoûtées ou tendres.
Boutures de manioc à planter
Mise en place d’un champ de manioc Désherbage Sarcler dès que le
champ est enherbé, soit deux à quatre fois au cours de la culture.
Boutures de manioc à éviter Sarclage d’un champ de manioc.
Mise en place
Entretien
Choix des boutures
Prélever des boutures de 20 à 30 cm de long (4 à 6
nœuds) sur des tiges saines âgées d’au moins 6 mois.
Éviter les parties fortement aoûtées ou tendres.
Choix du sol
Préférer des sols sablo-argileux.
Éviter les sols hydromorphes (gorgés d’eau et mal
drainés).
Préparation du sol
1- En culture manuelle : défricher, brûler, labourer, butter
ou billonner (conseillé pour les sols lourds).
2- En culture mécanisée : gyrobroyer, labourer, pulvériser,
billonner (conseillé pour les sols lourds).
Plantation, densité de plantation
Planter en début de saison des pluies.
Lorsque le sol est fatigué planter 10 000 pieds par
hectare (1 m x 1 m),
Lorsque le sol est fertile (après forêt ou jachère de longue
durée), planter 12 500 pieds par hectare (1 m entre les
lignes et 0,8 m entre les plants sur la même ligne), voire
15 625 pieds par hectare (0,8 m x 0,8 m).
Planter les boutures horizontalement (à moins de 10 cm
de profondeur), obliquement ou verticalement.
Entretien
Sarcler dès que le champ est enherbé, soit deux à quatre fois au cours de la culture.
Fertilisation (en culture continue)
- Lors de la préparation du sol, apporter de la dolomie à la dose de 100 kg par hectare ;
- 60 jours après plantation, apporter :
. de l’engrais NPK (10 18 18) à la dose
de 300 kg par hectare pour un objectif de
production d’au moins 25 tonnes par hectare;
ou de l’urée (150 kg par hectare), du phosphate tricalcique (100 kg par hectare) et du KCl (250 kg par hectare) pour un objectif de production d’au moins 30 tonnes par hectare.
Protection de la culture
La mosaïque africaine
Agent pathogène : virus
Vecteur : le vecteur de la maladie est la mouche blanche
qui pullule en début de saison des pluies et disparaît en
saison sèche. Cette mouche, très polyphage, colonise
également les feuilles de cotonnier, de tabac, de patate
douce, etc. En dehors de ce vecteur, la persistance de la
mosaïque est liée à l’emploi de boutures infectées.
Symptômes : c’est la maladie du manioc la plus répandue en Côte d’Ivoire ; elle provoque des taches jaunes ou vert-pâle, des déformations des feuilles et la réduction de l’appareil végétatif.
Perte de rendement : les pertes de rendement en racines varient de 20 à 90 %.
Lutte :
- Utiliser des variétés résistantes,
- Planter des boutures saines.